Stafim déploie le réseau Eurorepar en Tunisie

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On ne compte plus les casquettes du groupe Stafim ! Des activités industrielles, du montage et de l’aménagement de véhicules, de la vente et de l’après-vente pour le compte de constructeurs automobiles, de la distribution de pièces détachées… la créature est à l’image du nombre de couvre-chefs ! Et comme si cela ne suffisait pas, Stafim a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure. Depuis la fin 2022, le voilà titulaire de la franchise Eurorepar. Un véritable atout dans la manche du tunisois qui, par ce biais, va pouvoir aller capter une partie très importante du parc automobile avec un concept adapté pour les véhicules hors garantie. Ce développement s’inscrit aussi pour Stafim dans la lignée d’un cheminement entamée il y a déjà plusieurs années. Représentant des marques Peugeot, Citroën, DS, et Opel en Tunisie, il est aujourd’hui devenu le premier vendeur de véhicules neufs d’origine européenne dans le pays et l’un des principaux acteurs du marché de l’après-vente. Il est aussi, grâce à ses liens avec Stellantis, l’un des piliers du secteur de la pièce détachée multimarques en étant à la tête du réseau local Distrigo. Une enseigne qui rayonne sur ce marché grâce à quatre plateformes – une nationale à Tunis El Agba et trois « secondaires » situées à Tunis, Sfax, et Msaken. Un maillage complété par l’apport de trois Distrigo Market (sept dans quelques mois), version allégée des plateformes avec des stocks implantés chez des distributeurs. 

Trois niveaux d’adhésion

Et cette digression sur Distrigo n’a rien d’une anecdote puisque ce réseau servira de point d’appui aux Eurorepar dont la cartographie sera, dans un premier temps du moins, intimement liée à celle du réseau de plateformes. « L’objectif est de livrer les garages au maximum sous 24 heures donc nous comptons assez logiquement sur le soutien de Distrigo pour y arriver », abonde Rida Salhi. Et le dirigeant de détailler la feuille de route. Pour 2023, Stafim espère fédérer une trentaine d’Eurorepar. Un objectif qui semble largement atteignable puisqu’une quinzaine d’ateliers arboreront le panneau d’ici la fin mars. Dans les deux ans qui viennent, l’idée est d’en compter deux fois plus et d’aboutir à un maillage concentré sur les grandes et les moyennes agglomérations, là où se trouve le potentiel de croissance. Pour séduire des prétendants que le master franchisé souhaite déjà issu du milieu de l’après-vente, une offre à trois niveaux est proposée. Avec le premier, dénommé Bronze, le réparateur se concentrera sur de la mécanique rapide. Un investissement maximum de 120 000 dinars lui sera demandé avec, d’un point de vue structurel, un centre faisant environ 150 mètres carrés. Le deuxième niveau, Silver, porte sur de la carrosserie légère et de la mécanique rapide. Il en coutera plus ou moins 150 000 dinars au porteur de projet qui devra disposer d’un atelier de 200 à 300 mètres carrés. Enfin, avec le troisième niveau, Gold, l’adhérent devra maitriser à peu près toutes les facettes de son métier : carrosserie lourde, carrosserie légère, mécanique rapide ou plus complexe, éventuellement du vitrage… Ce niveau de technicité se ressentira logiquement sur l’investissement, estimé entre 500 000 et 600 000 dinars, et sur les locaux (300 à 500 mètres carrés). 

Un expert aux manettes

Sur la quinzaine de centres attendus dans les prochaines semaines, la majorité porte sur les deux premiers niveaux mais trois adhérents Gold ont d’ores et déjà été trouvés. Pour les accompagner à la fois dans la construction de leur projet et dans les premiers pas de leur aventure, Stafim a établi avec ses adhérents un business plan offrant une projection de la rentabilité et du niveau d’activité avec le nombre d’entrée atelier réalisé auparavant et celui qui peut être atteint avec les atouts d’Eurorepar. « C’est très important d’être à leur côté et de pouvoir les aider à se projeter. Eurorepar est un concept qui est très riche et qui a beaucoup de sens donc c’est un capital à prendre en compte et à valoriser » estime Rida Salhi. Ce dernier sait d’autant mieux de quoi il parle qu’il n’en est pas à son premier développement de réseau. Ce diplômé d’HEC Tunis Carthage, titulaire d’un DEA en commerce international de l’université d’Aix-en-Provence (France), a déjà mené au cours de sa riche carrière deux projets de ce type. L’un a été une franche réussite, l’autre une déception. C’est en effet à lui qu’on doit l’arrivée sur le sol tunisien du réseau Bosch Car Service qu’il va contribuer à développer et à installer pendant une quinzaine d’années avec, à son départ, une cinquantaine d’ateliers. Un peu plus tard, c’est encore à lui que revient le soin d’installer l’enseigne de réparation rapide Midas dans le pays. Sans grand succès. 

Tout est réuni

Aujourd’hui, le dirigeant est donc un professionnel averti, qui connait la recette de la réussite. « Ce qui a fait le succès de Bosch Car Service c’est qu’il y avait la pièce derrière le réseau donc le réparateur avait les moyens de répondre aux demandes des clients. Chez Midas, il n’y avait pas de centrale donc il fallait chercher constamment la pièce et, finalement, le réseau n’avait aucune plus value à offrir. » Dans le cas présent, Eurorepar est un peu la quadrature du cercle. Derrière le concept et toujours avec l’appui de Distrigo, se trouve la pièce détachée bien entendu (chaque plateforme dispose en moyenne de 20 000 références), mais aussi de l’équipement de garage (y compris des cabines de peinture), un atout considérable pour séduire les réparateurs, et enfin de la formation. Sujet capital dans un monde de l’automobile qui ne cesse de se complexifier pour lequel Stafim a déjà beaucoup investi, en créant une école interne et en dispensant des formations sur site. Une stratégie qui n’est pas prête de changer, le groupe planchant actuellement sur un grand centre de formation pilote mêlant mécanique et carrosserie. « C’est bien simple, on a tout pour répondre aux besoins des automobilistes mais aussi des professionnels du secteur », résume Rida Salhi. 

Un nom qui raisonne de plus en plus

Le dirigeant sait aussi ce que peut apporter l’enseigne à un marché tunisien totalement atomisé en après-vente multimarques, avec aucun acteur dominant et une multitude de représentants secondaires. Par ailleurs, Stafim voit aussi en Eurorepar un pendant naturel à ses activités de marque. Sachant qu’en Tunisie un véhicule neuf sort du réseau constructeur assez rapidement après sa livraison, pour une question de coût essentiellement, Stafim y voit ainsi l’opportunité de préserver son propre parc en réorientant ses clients vers Eurorepar. Cette croyance est tellement forte que Stafim va implanter dans trois à quatre de ses concessions un corner du réseau multimarques, bien dissocié du reste, dans le but précisément de capter cette clientèle. Une stratégie qui restera isolée, l’essentiel du réseau sera bien évidement portée par des adhérents, mais qui offre une deuxième voie aux ambitions du groupe. Enfin, pour faire connaitre l’enseigne dans tout le pays, son master franchisé a créé un site internet dédié et s’est également déployé sur les réseaux sociaux Facebook et LinkedIn. Sur la question de la visibilité, Rida Salhi ne s’inquiète pas. « Depuis deux ans, la pièce Eurorepar est en forte croissance et prend de plus en plus de place. C’est un nom qui commence à être connu en Tunisie. » Le dirigeant se montre ainsi confiant, conscient du potentiel du marché tunisien tout autant que de la force du concept dont il a désormais les rênes.

Julien Nicolas

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.rechange-tunisie.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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