Proparts dirigé par Zied Kanoun se développe à grande vitesse tant en physique qu’en digital. Détails dans un verbatim réalisé sur son site de Khaireddine El-Kram à Tunis.
Nouveau départ
« La situation s’améliore, elle a été dramatique pendant un moment, mais nous sentons un redémarrage des activités et un renouveau dans toutes les sphères de l’économie. Chez nous, tout le monde est mobilisé sur de nouveaux développements, ce qui est très positif. »
Digitalisation, un déploiement sur tous les fronts
« Nous avons beaucoup investi dans la digitalisation, parce que l’on ne peut envisager l’avenir sans s’appuyer sur ces nouveaux outils et nouvelles technologies. Voilà pourquoi nous avons mis en place un nouveau portail chez Copia puis chez Proparts. Les deux étant opérationnels, nous avons vu tout de suite l’importance du système de portail pour la pièce de rechange, pour nous comme pour les clients qui sont en attente de ces technologies et les réclament. Jusqu’à présent, nous avions énormément de coups de téléphone pour s’enquérir de la référence voulue, dès aujourd’hui, 10 à 15 % de ces appels ont disparu grâce au portail. Ce qui libère du temps pour les vendeurs, qui peuvent aider ceux qui, par exemple, sont Peugeot et pas encore familiarisés avec les références Volkswagen, ou ceux qui éprouvent des difficultés sur certaines références. Cela leur donne aussi du temps pour développer de nouveaux clients ou d’autres familles de produits chez leurs clients.
Sur le portail, les clients peuvent, ou bien entrer la désignation du produit, dans ce cas le portail lui montre plusieurs références qui lui permettent de choisir la pièce, ou bien entrer la référence constructeurs ou OE. Ce sont les références constructeurs ou équipementiers première monte qui sont largement privilégiées. »
La concurrence de la vente en ligne
« Nous sommes plus inquiets sur la vente de consommables, plus facile à réaliser pour des sites marchands. Malgré tout, ils se retrouvent face aux revendeurs de PR qui vendent via Facebook ou Instagram. Mais la vente BtoB que privilégient Proparts est relativement protégée. Il est clair, en effet, que les sites marchands ne s’intéressent qu’aux consommables dont les produits sont plus accessibles à tous, alors que les vendeurs de pièces de rechange, nos clients potentiels, s’approvisionnent également en consommables mais en plus des pièces moteur, des pièces de carrosserie etc. »
Les approvisionnements se complexifient
« Du côté asiatique surtout, mais aussi du côté européen, les approvisionnements présentent de plus en plus de problèmes, sans compter que chez les asiatiques, le prix, les coûts de transports et des containers s’envolent ! Il en résulte que nos approvisionnements auprès de ces pays tendent à diminuer sérieusement pour se reporter sur les européens qui augmentent les tarifs et ont eux aussi, des problèmes pour fabriquer et livrer. Nous sommes en train de chercher à doubler les fournisseurs pour chaque famille de produits afin de ne pas être en rupture, en privilégiant des équipementiers de qualité à prix plus attractifs. Nous serons sur les salons d’Istanbul et de Dubaï pour voir quelles sont les offres, nous permettant d’étoffer notre portefeuille produits. »
Le SAV en ligne de mire
« J’ai pérennisé ce que j’ai mis en place, à savoir les Prorepar, et le service après-vente qu’ils assurent au quotidien. Je compte développer des Prorepar sur plusieurs sites en Tunisie, qui, outre le chiffre d’affaires réalisé en main d’œuvre, généreront de la vente de pièces. Même si les clients choisissent de se procurer la pièce, ils devront la faire monter dans un atelier et, très vite, ils se rendront compte qu’il est préférable de tout faire au même endroit. Notre ambition consiste à maîtriser l’aval de l’entretien réparation automobile. Dans les Prorepar, toutes les petites réparations de tôlerie et mécanique, les opérations sur pneumatiques, le diagnostic ou encore les montages et les entretiens sont proposés. Nous avons même investi dans des machines de dépannage rapide. »
Les ressources humaines toujours délicates
« Il est très difficile de recruter des mécaniciens expérimentés aujourd’hui. Nous sommes confrontés à une baisse de niveau et de cursus adaptés dans les écoles techniques qui effectuaient auparavant du bon travail. Du coup, il nous faut former nous-mêmes les jeunes. Nous faisons passer des examens et des périodes d’essai de trois mois pour nous assurer le recrutement de bons éléments. Mais il est vrai que, comme nous commençons, nous sommes obligés de rechercher des techniciens déjà confirmés. La formation en interne viendra après. »
Propos recueillis par Hervé Daigueperce