Fort d’une croissance exponentielle dans le secteur de la vente de véhicules et de pièces de rechange (constructeurs et équipementiers), Tradex entre dans la cour des grands – l’entreprise compte dans le panel de la PFA (Plateforme Automobile en France) et peaufine sa stratégie qui le mène vers une business unit repensée et renforcée de la pièce de rechange… Un retour à des premières amours qu’Anouar-Salim Douadi n’a jamais totalement abandonnées mais qu’il avait mis en seconde position derrière la vente des véhicules neufs et d’occasion en France et à l’export. Echos d’une success story.
Peu ont vu le trajet que menait Anouar-Salim Douadi en France et en export, articulant sa stratégie autour d’une diversité d’offres, VN/VO, pièces de rechange Peugeot, Renault, Opel, Fiat, etc., pièces Tradex, pièces équipementiers sous leur marque, mais aussi marché européen d’un côté, marché africain de l’autre (avec une prééminence pour l’Algérie).
En clair, le groupe s’est réorganisé avec la création de la Holding du Groupe Movidia qui regroupe toutes les filiales à savoir Tradex, Movidia Auto, le marché VN et VO local, ou encore la filiale EVA (Export Véhicule Africa)
La société Tradex est devenue Movidia Group avec une hausse de chiffre d’affaires qui a suivi un rythme effréné. Voilà ce que nous répond Anouar Salim Douadi lorsqu’on lui demande pourquoi il entame un développement accru de la commercialisation de la Pièce de Rechange : « Il s’agit d’une nouvelle stratégie initiée déjà il y a quelques années et tournée autour d’une diversification d’activités dont la vente de VO/VN en France et à l’export. Tradex a 22 ans et atteint un chiffre d’affaires de 185 millions d’euros dont 70 % sont assurés par la vente des véhicules. Notre stratégie de diversification se veut aussi une stratégie d’équilibre. C’est pourquoi, nous avons revu totalement notre organisation pour permettre à la business unit pièces de rechange de prendre un nouvel élan. Nous avons créé Movidia Group qui se scinde en deux activités distinctes, d’une part Movidia Auto pour la commercialisation des véhicules VN/VO pour les marchés européen et export, et, d’autre part, Tradex pour la distribution des pièces et des VN en BTOB. Cette structure a désormais deux ans et a vu le nombre de collaborateurs croître très sensiblement puisque la petite équipe de 5 personnes est devenue une belle entité de 45 personnes à ce jour, tandis que nous poursuivons notre politique de recrutement axée sur notre zone. En effet, nous nous inscrivons dans une dynamique de croissance impliquant la main d’œuvre locale, régionale mis à part certains cadres. Nous sommes là depuis longtemps et souhaitons intégrer le plus de personnes possibles dans ce bassin d’emploi qui est le nôtre ».
Une business unit spécifique
pour la pièce de rechange
« Tradex s’est fait un nom depuis des années dans la pièce de rechange des différents canaux, constructeurs, équipementiers et marque propre Tradex. Aujourd’hui, je souhaite donner à cette activité historique de l’entreprise une ampleur très importante, car c’est à elle que nous devons nos premiers développements, nos premières réussites, une activité à laquelle je suis très attachée. C’est pourquoi, nous allons lui offrir les moyens d’assurer une croissance durable et forte au sein d’une business unit dédiée. Pour cela, nous avons investi dans un nouveau bâtiment dédié, recruté des commerciaux, responsables de secteurs précis comme un sur l’Algérie (et les pays du Maghreb et Afrique quand ce sera possible), un autre sur une grande région d’Afrique, etc. Nous construisons des forces commerciales pour des zones régionales dédiées.
Parallèlement, nous avons fait appel à différents consultants pour encadrer l’activité. L’un d’eux bien connu de la profession, (Francis Louis, qui a œuvré comme directeur après-vente Renault Africa French Overseas puis directeur général qualité et après-vente Europe-Afrique toujours pour Renault ! Son expérience est mise au profit du recrutement des collaborateurs pour la vente des pièces « constructeurs » à l’export et de leur encadrement. Il nous faut citer aussi Nicolas Tison qui vient aussi de Renault (comme directeur commercial) et a rejoint Tradex récemment. Avec l’ampleur donnée au secteur des pièces constructeurs chez Movidia Groupe en marques françaises, Renault, Peugeot, plus Fiat et Opel maintenant, il a fallu étoffer de manière majeure les équipes ». Et aussi leur assurer un back office de qualité. C’est ainsi qu’Anouar-Salim Douadi a également investi dans le logiciel de gestion de stock WMS qui détermine automatiquement la localisation des pièces dans l’entrepôt entre autres « pouvoirs ». Et poursuit la structuration de la BU en recrutant de nouvelles personnes pour les différents services. Le sourcing n’est pas le moindre d’entre eux : « Nous essayons de nous rapprocher de sourcing européens et turcs de manière à atténuer les hausses de tarifs, maintenir l’inflation au plus bas et ainsi offrir à nos clients et à leurs clients un tarif attractif pour une pièce de qualité. Nous essayons de trouver des solutions de proximité en maintenant un niveau de qualité premium à un prix accessible » commente Anouar-Salim Douadi.
Tradex d’abord une marque
propre de distribution
Tradex connaît bien ses marchés et s’appuie sur des importateurs de pièces reconnus dont le nombre varie en fonction des marchés. Ce qui le différencie de certains autres repose sur un travail main dans la main avec les constructeurs automobiles pour lesquels Tradex assure la distribution de leurs pièces dans des zones où ils ont besoin de relais logistiques fiables. « Nous sommes un partenaire sur lequel ils peuvent s’appuyer » déclare Anouar Salim Douadi avant de préciser : « Historiquement, nous sommes bien placés en Algérie et nous construisons notre distribution en Tunisie, au Maroc et en Egypte. Tradex doit être une marque qui peut s’adapter à différents pays ou continents parce que nous ne sommes pas pourvoyeurs de produits mais plutôt d’un savoir-faire et de pièces de qualité qui répondent aux exigences européennes et seront distribuées sur des marchés européens. A ceci nous ajoutons la complémentarité et la profondeur de gamme. Ne nous trompons pas, nous visons un repositionnement tarifaire avec notre marque Tradex mais surtout pas en termes de qualité. Celle-ci est primordiale pour nous et c’est pourquoi la marque est renommée. Nous consacrons énormément d’efforts et d’investissements pour assurer la croissance et le développement de la marque Tradex et son succès nous récompense bien ! C’est donc avec beaucoup d’ambition que nous comptons atteindre un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros pour la BU pièces à un horizon 2026, se composant de 80 % à l’export et de 20 % sur le marché français ».
« Un pure Player automobile »
Rien n’arrête Anouar-Salim Douadi lorsqu’il est lancé sur le développement de la BU pièces – le même quand il envisageait la croissance de la vente de véhicules et c’est ainsi que le parallèle se fait : « Pour la Business Unit, nous envahissons tous les médias sociaux jusqu’à Instagram pour les plus jeunes. Nous avons accompli la digitalisation pour la commercialisation des véhicules et nous opérons les mêmes mutations pour la pièce de rechange, forts de notre expérience pour les véhicules. On se dirige vers la vente de pièces en ligne en commençant par diffuser les infos, les catalogues en BTOB. En réalité, j’ai engagé une dynamique de mise en place d’une business unit forte et qui a les moyens de ses objectifs. Cela résulte de la volonté d’un dirigeant qu’on puisse se positionner comme un pur Player automobile. J’y tiens beaucoup ! L’activité de la pièce de rechange est l’ADN de l’entreprise pour moi et l’on voit qu’elle est porteuse. Dans un contexte de Covid, et de pénurie de semi-conducteurs, nous avons progressé de 60 %. En clair, je veux faire une entreprise à mon image, je me délecte de ce métier de dirigeant de PME, parce que ce statut nous permet d’évoluer dans une structure légère, réactive, qui s’adapte aux aléas extérieurs des marchés. Un modèle français qui nécessite de la croissance et de se mettre à l’export ».
Soutenu par la B.P.I !
Tradex a bénéficié du soutien de la Banque Publique d’Investissement, à savoir un accélérateur puissant de l’activité grâce à la participation à des événements et à des formations notamment (HEC Entreprendre). Le résultat n’est plus à commenter que Tradex vient d’entamer une nouvelle étape « d’accélérateur » cette fois-ci pour le marché africain. La première visite avec le président de la BPI a eu lieu au Maroc et en préfigure bien d’autres. « L’idée étant d’aller plus en profondeur sur le marché africain et d’identifier toutes les opportunités à saisir. Par ailleurs, nous nous inscrivons dans un cercle vertueux de continuité sur le marché local qui donne aussi sa chance aux jeunes. Nous apportons notre pierre à l’édifice dans la société dans laquelle nous visons, c’est tout aussi important que de créer de la croissance » commente Anouar-Salim Douadi, un entrepreneur qui a acquis ses lettres de noblesse par l’obstination, le travail et un sens inné de la relation. Hervé Daigueperce