Tunisian Industrial Parts : une société visionnaire qui se prépare bien à l’avenir

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Opérante dans la pièce de rechange, la société Tunisian Industrial Parts (TIP) s’inquiète de l’avenir du secteur vu la hausse des prix causée par la Covid-19 et la guerre en Ukraine. La TIP a pris les précautions nécessaires et se prépare aussi à s’ouvrir au digital en 2023.

 

Ayant démarré en 2002 en tant qu’importateur de pièces de rechange sur commande des clients, la société Tunisian Industrial Parts (TIP) est vite passée à la vitesse supérieure. Avec ses quelque 6.000 références à l’heure actuelle et ses deux autres sociétés opérantes dans le même secteur, la TIP a vite gagné d’importantes parts de marché en Tunisie. Aujourd’hui, la société a une vision d’avenir et une ambition bien précise, celle de réagir à la hausse des prix et de combattre la pénurie des stocks, tout en assurant au client « la meilleure qualité au meilleur prix ». 

Importateur et distributeur des pièces de rechange en gros et en détail via ses trois sociétés, la ’’TIP’’, la ’’Tunisian Industrial Petroleum Solution’’ et la ’’Necessary Industry’’, toutes basées à Sfax, Omar Ammous, fondateur du groupe, a bien anticipé l’activité commerciale de 2022 et ce, avant le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. « En ce qui concerne l’année 2022, jusqu’à présent nous n’avons pas eu de problème de stock, nous assurons toutes les demandes de nos clients. Et ça revient au fait que nous nous sommes bien ravitaillés au début de l’année, quand nous avons commencé à entendre parler du déclenchement de la guerre en Ukraine », explique Omar Ammous. Et d’ajouter : « Je peux aussi vous dire que c’est un de nos points forts, nous faisons partie des rares sociétés qui assurent des stocks de sécurité importants, même lors de la période de la Covid-19, nous n’avons pas réellement souffert. Certes, nous avons eu quelques ruptures, mais ce n’était pas méchant ».

La vision de la TIP

Aujourd’hui, Omar se projette dans l’avenir du secteur de l’après-vente en Tunisie et tente de trouver des solutions réalisables, afin de maintenir son positionnement sur le marché et surtout pour assurer la disponibilité des pièces de rechange à ses clients. « Si la guerre continue et que la crise persiste, les choses vont s’aggraver, que ce soit pour le marché local ou le marché mondial. Pour la pièce de rechange, nous allons souffrir d’une hausse des prix plus importante et de la rupture de certains produits. Nous espérons également qu’il n’y aura pas de guerre entre la Chine et Taïwan, sinon la situation s’aggravera encore. Nous travaillons sur cela pour ne pas souffrir d’ici 2023 et dans les années à venir », déclare Omar Ammous. 

Le propriétaire des trois entreprises envisage de nombreuses solutions, dont la plus réaliste sur le court terme est de recourir au marché local et de se procurer la liquidité nécessaire pour acheter en grande quantité les produits les plus demandés. « Nous avons des usines de pièces de rechange en Tunisie et nous pouvons les encourager à produire plus en commandant davantage, c’est une des solutions. Pour l’année prochaine, nous comptons également essayer de liquider les stocks les moins rotatifs, afin d’avoir assez de liquidité pour pouvoir s’approvisionner en très grande quantité en produits à forte rotation », explique Omar Ammous. 

Par ailleurs, Omar compte également réduire la variété des choix de ses produits. Ainsi, « pour le même produit, nous avons actuellement deux ou trois choix de qualité et de prix, nous serons obligés à l’avenir de réduire le choix à une seule qualité », explique-t-il. Et d’ajouter : « Il faudra certainement prévoir plus de sources d’approvisionnement. Concrètement, pour nos sociétés, nous pouvons recourir à des marchés que nous n’exploitions pas auparavant, comme la Turquie par exemple, ou les Émirats arabes unis ou bien d’autres marchés ». 

La guerre a, selon Omar, causé une importante hausse des prix et même la rupture de certaines marques : « Pour Castrol, Total et Shell par exemple, nous n’avons plus de promotions comme auparavant et les prix ont augmenté jusqu’à 40% et 50%, pendant que le pouvoir d’achat du consommateur tunisien continue de baisser ». 

De nouveaux projets pour 2023

Avec son équipe composée d’une vingtaine de personnes, son local de vente de 300 mètres carrés et ses dépôts de 2.000 mètres carrés au total, les trois entreprises comptent précisément 6.687 références entre les produits importés de différents pays et ceux qu’elles achètent de chez les fournisseurs locaux. Omar nous a expliqué que la TIP consiste en l’importation et la distribution en gros des roulements, para-huiles, filtres, lubrifiants, plaquettes de frein, etc. que ce soit pour les véhicules légers, les poids lourds ou les BTP. De sa part, la Necessary Industry est une société spécialisée dans l’importation et la distribution en gros des batteries. Quant à la TIPS, c’est la société qui fait la vente au détail des pièces de rechange. 

« Pour les filtres, nous travaillons avec les marques Hanks, Mann Filter, Sakura, Sofima, Ofi, Misfat, Mecafilter, et parfois nous opérons avec d’autres marques comme Donaldson et Ashika, nous proposons une multitude de marques. C’est le cas pour les lubrifiants aussi, nous importons notre propre marque de l’Allemagne, la marque Pennol. Nous travaillons également avec Castrol, Elf, Total, Shell, etc. Et pour les batteries, nous opérons principalement avec Energizer, Varta, Bosch, Nour, Assad, Exide et Tudor. Nous importons également la batterie industrielle et la batterie solaire », nous explique en détail Omar. 

Le choix des marques à commercialiser se fait selon des études de marché, afin d’assurer au client tunisien le meilleur produit au meilleur prix. Telle est la devise de la TIP… « Par exemple, il existe des filtres qui ont la même qualité, mais pas le même prix, nous nous assurons d’importer le moins cher. Dans une première étape de lancement d’une nouvelle référence, nous lançons de petites quantités pour tester, ensuite nous procédons à l’importation de plus grandes quantités », explique Omar. Il ajoute : « Concernant les lubrifiants, je vous raconte ma petite expérience. J’ai commencé au début avec quelques références, les plus demandées sur le marché, dont les huiles moteurs (15W40, 20W50 et 10w40), les huiles hydrauliques (46W68) et les huiles d’engrenage (ATF2, ATF3 et 80W90). Ensuite, j’ai commencé à élargir la gamme petit à petit, en passant aux ATF6, ATF CVT, ATF DSG et SAE50 pour les huiles d’engrenage et aux 0W20, 5W20 et 10W30 pour les huiles moteurs, etc. Quant aux batteries, nous étions les premiers à présenter la gamme TFB ». 

Pour 2023, la TIP prévoit d’élargir sa gamme en fonction de la situation économique mondiale et en fonction des disponibilités des produits. Le but étant de mettre à disposition de ses clients tous les produits nécessaires. La TIP compte également s’ouvrir au digital en créant une vitrine de vente en ligne et en développant une application de vente BtoB. « Notre premier objectif pour 2023 est de changer de système d’information, nous travaillons via un système interne, mais nous voulons maintenant passer au web. Avec la solution Internet, nous pouvons réduire les déplacements et même avoir une présence dans tout le pays sans avoir un point de vente dans chaque ville ou un commercial dans chaque région. Ce sera évidemment plus simple pour les clients de consulter les stocks et les prix, ils pourront passer commande en un simple clic. Ce sera donc une application e-commerce BtoB », déclare Omar Ammous. 

L’avenir électrique

Tout le monde le sait, le monde de l’automobile a entamé de profonds changements, afin de faire place à la voiture électrique. Ce qui bouleverse les habitudes de nombreux secteurs et peut poser question sur la pérennité de certains modèles. C’est le cas pour le marché de la pièce de rechange. Les pièces spécifiques aux voitures électriques ouvriront en revanche de nouveaux horizons. Cela concerne notamment la batterie, pour les voitures 100% électriques aussi bien qu’hybrides rechargeables. Les pièces liées à l’électronique de puissance seront également un point sensible. 

Lors notre entretien avec Omar, il n’a pas manqué d’évoquer le sujet en indiquant qu’il est conscient que la Tunisie sera concernée par le sujet de l’électrique dans une dizaine d’années et que les acteurs de la pièce de rechange devront se mobiliser et se préparer à l’avance s’ils veulent donner suite à leur activité. « Nous devons assurer la continuité de la société, quand les véhicules à moteur thermique commenceront à disparaître, nous serons bien sûr obligés de passer à la nouvelle ère : la voiture électrique. Nous ferons le nécessaire pour être à jour et proposer les produits adéquats et nous formerons toutes les équipes en ce sens », explique Omar Ammous. Abdellah Khalil

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.rechange-tunisie.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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