Le secteur de l’enseignement de la conduite automobile s’est fortement impacté par la hausse significative des prix des véhicules en Tunisie. De nombreuses auto-écoles ont fermé définitivement, pendant que d’autres ont eu recours à la fermeture de leurs bureaux.
Le fait est que le prix des voitures a triplé en dix ans à cause de la dévaluation du dinar, ce qui a eu un impact direct sur le coût des séances de conduite. « Les coûts élevés ont provoqué la hausse du prix des séances, ce qui a entraîné une baisse de la demande, en particulier avec la baisse du pouvoir d’achat des citoyens », explique Mohammed Fadhel Baccouche, président de la Chambre syndicale des auto-écoles.
Dans ce sens, Baccouche a affirmé que les voitures qu’achetaient les propriétaires des auto-écoles en 2010, d’une valeur comprise entre 16 et 20 mille dinars, coûtent aujourd’hui entre 48 et 56 mille dinars. Ajoutant que le prix des pièces de rechange a lui aussi augmenté selon le même rythme. Le président de la Chambre syndicale des auto-écoles, explique dans le détail que « la voiture, les pièces de rechange et le carburant font office de 60% du coût de production, ce qui fait accroître systématiquement le prix des séances de conduite ». Cette situation a mené à la fermeture définitive de certaines auto-écoles et à la fermeture des bureaux pour d’autres, qui se contentent de travailler qu’avec le véhicule. Une pratique donnant lieu à une concurrence déloyale dans le secteur et à un déséquilibre entre l’offre et la demande qui a diminué de 7%.
D’un autre côté, la hausse des prix de voitures enregistrée pour le secteur de l’enseignement de conduite, se justifie aussi par le prolongement de la durée de vie des voitures, qui s’est produit à deux reprises. Fixée autrefois à entre « 5 et 10 ans », la durée de vie de ces véhicules est passée à entre « 6 et 12 ans » puis à entre « 7 et 15 ans », sur décision du Ministère des Transports.
Notons aussi que le prix du permis de conduire était passé de 800 dinars en 2010 à 1000 dinars en 2020. Quant au nombre d’établissements, il est passé de 5000 à 3800 auto-écoles.
Haytam Boussaid
