AD Tunisie : Alliance entre offre complète et savoir-faire technique

Date:

Profondément implantés dans l’univers automobile de la Tunisie, Electro Diesel et AD Tunisie, pilotés par leur Président directeur général, Khélil Chaïbi, se sont construits une place de leader sur leurs marchés, grâce à une offre complète de pièces détachées, d’équipements de garage, d’outillages et d’équipements de carrosserie (…), s’appuyant sur un savoir-faire technique et un SAV inégalés dans le pays. Entretien avec Khélil Chaïbi.

Comment se porte la maison Electro Diesel et AD Tunisie ?

Malgré la crise économique et la crise sanitaire, notre société se porte bien et nous avons fait en sorte de réaliser une croissance qui nous permette d’atteindre, en fin d’année, l’équilibre, sans accuser de pertes dues aux conditions conjoncturelles. Nous pouvons dire, également, que toutes nos activités liées à la pièce et à l’équipement ont su participer de manière régulière à cette croissance, comme la pièce de rechange VL et PL, la batterie, les lubrifiants, les équipements de garage et outillages, les équipements et accessoires pour la carrosserie ou encore les fournitures industrielles. Nous sommes toujours leaders sur chacun de ces secteurs et aussi en termes de chiffre d’affaires global.

Vous avez adhéré, il y a déjà longtemps au groupement Autodistribution International, et aujourd’hui presque tous les groupements sont représentés, qu’est-ce que cela vous inspire ?

Adhérer à un groupement international entre dans la logique de la distribution des pièces et des équipements aujourd’hui. Notre croissance s’explique également par le partenariat avec Autodistribution International que nous avons tissé depuis des années et qui nous a permis d’étoffer notre portfolio avec le concours de tous les fournisseurs référencés. Nous avons, bien sûr, noté l’arrivée des autres groupements de distribution internationaux, mais ce qui différencie ADI des autres – me semble-t-il – c’est le dynamisme de sa marque de distribution à laquelle nous avons souscrite et qui nous autorise de nouvelles performances. De plus en plus de familles de produits entrent dans le catalogue de cette marque de distribution, nombre de pièces « consommables », les batteries, les plaquettes et disques de freins, les embrayages, les lubrifiants, etc. C’est une gamme très intéressante, de produits, il faut le rappeler – fabriqués par des équipementiers première monte et positionnée 20 à 30 % moins chers que les marques premium. Pour un marché difficile comme celui de la Tunisie, à faible pouvoir d’achat, cette offre fait vraiment la différence et constitue une alternative appréciée par les professionnels pour leurs clients automobilistes.

Votre notoriété est suffisante pour développer votre propre MDD, pourquoi avoir choisi celle de l’ADI ?

Autodistribution International a conçu tout un concept autour de sa marque de distribution qui a représenté beaucoup de travail, et continue de mobiliser des équipes, conférant à la gamme une forte notoriété. En outre, la marque entre dans un environnement propre à l’ADI, plus général, dans lequel il faut inclure les réseaux de garage, où sont commercialisées toutes ces pièces AD, ce qui procure à l’ensemble une très grande renommée, plus forte que celle que nous aurions pu obtenir par nous-mêmes. Par ailleurs, développant les enseignes de garage du groupement, nous n’allions pas mettre dans les garages AD des pièces au nom d’une autre marque ! Et comme je l’ai dit plus haut, les produits AD sont issus d’équipementiers produisant pour la première monte, ce qui nous permet de proposer des produits de grande qualité à des prix attractifs. 

Vous évoquez les réseaux de garages, un concept que vous connaissez bien et depuis longtemps, et qui réclame beaucoup d’attention, où en êtes-vous dans le développement de vos enseignes ?

Animer un réseau de garages mobilise beaucoup de gens et c’est pourquoi nous avons recruté un nouveau manager chargé de poursuivre le maillage et d’insuffler une nouvelle dynamique. Cette personne bénéfice d’une expérience acquise dans les réseaux de concessionnaires et de garages et apportera à nos réseaux la mise à jour nécessaire pour passer à la vitesse supérieure. Nous recensons déjà beaucoup de nouvelles demandes d’adhésions, renforcées par notre présence sur les réseaux sociaux qui prend vraiment de l’ampleur. Notre démarche commence à porter ses fruits. Pour l’heure, nous comptons une  trentaine de centres Bosch Car Service et une dizaine de AD garages, un nombre qui pourrait être beaucoup plus important mais nous avons préféré en freiner le développement pour consolider les ateliers existants.

Le déploiement des Bosch Car Service s’avère encore plus exigeant que les garages AD, comment se passe le partenariat avec Bosch ?

Effectivement, ce partenariat demande beaucoup d’engagement de part et d’autre pour réussir un challenge difficile. Depuis l’arrivée de Denis Regard – Directeur Régional Afrique du Nord chez Bosch Africa, ndlr – nous avons renforcé nos relations avec Bosch. Denis Regard est quelqu’un de très actif qui apporte du sang neuf dans le groupe et avec lequel nous sommes en communication de manière régulière. Nous avons beaucoup travaillé ensemble pour faire coïncider nos attentes, et les différences de marché. Denis Regard s’occupait avant du marché français et il a eu une petite période d’adaptation pour bien comprendre les attentes de nos clients.

Le seul souci que nous ayons aujourd’hui avec la marque Bosch porte sur le positionnement prix, car, si la marque Bosch bénéficie d’une très forte notoriété, certains des produits restent un peu chers pour le pouvoir d’achat tunisien. Il nous faut trouver un compromis pour que le réseau puisse vendre tous les produits au consommateur final. Il y a encore des efforts à faire de part et d’autre.

Que pensez-vous de la boutique Bosch Retail Store qui vient de s’ouvrir au Maroc ?

Disposer d’une boutique aux couleurs de sa marque, ne comprenant que des produits de la marque constitue une formidable vitrine pour l’équipementier. Il faut néanmoins que les produits répondent aux besoins du consommateur en termes de positionnement prix. Par ailleurs, rien ne nous empêche de réaliser, dans notre établissement, un show-room dédié aux produits Bosch Automotive, sans avoir besoin d’un commerce dédié.

N’avez-vous pas déjà une belle couverture Bosch avec un Bosch Car Service au siège ?

Notre Bosch Car Service ne joue pas uniquement le rôle de vitrine. Nous l’utilisons aussi pour l’entretien du parc automobile des sociétés du groupe et pour la formation des techniciens BCS du réseau. Il faut savoir que le niveau de compétences techniques exigé dans les centres est le plus haut existant aujourd’hui, dans le pays. Il est plus important que celui des garages AD, davantage positionné « fastfit ». Dans les BCS, le degré d’expertise et de diagnostic se veut beaucoup plus recherché, même si dans nos garages AD, les professionnels bénéficient également des outils de diagnostic de marque Bosch ou Texa, qui leur permettent de travailler à un bon niveau. D’ailleurs, nous comptons développer ce réseau, ne serait-ce que parce qu’il véhicule et commercialise les produits AD.

Avez-vous récemment référencé de nouveaux fournisseurs en pièces ?

Nous travaillons avec pratiquement tous les fournisseurs AD pour la pièce de rechange automobile. Au niveau des équipements de garage, nous avons référencé récemment les produits de la marque Kärcher. Cette marque complète notre offre sur ce type de matériel pour l’auto et l’industrie. Sans doute, devrons-nous nous intéresser de plus près à d’éventuels nouveaux fournisseurs pour répondre au développement croissant des véhicules chinois en Tunisie, mais ce n’est ni notre ambition, ni notre objectif.

On a beaucoup parlé de la venue des véhicules chinois en Afrique, et notamment en Algérie, cependant, la Tunisie ne semblait pas être particulièrement ciblée par les constructeurs chinois ?

Depuis trois ou quatre ans, le parc circulant est en train de changer et accueille, au contraire, de plus en plus de véhicules chinois, dont le prix, le meilleur du marché, constitue un atout majeur de pénétration sur notre marché. La faiblesse du pouvoir d’achat de l’automobiliste tunisien les rend très attractifs et toutes les gammes sont représentées. Le problème qui se pose s’énonce aisément : où trouver les pièces pour réparer ces véhicules ? Les concessionnaires demeurent aujourd’hui les seuls opérateurs aptes à fournir les pièces en OES, car tenter de se procurer ce type de pièces directement en Chine représente un trop gros risque en termes d’identification et de choix du fournisseur. C’est un challenge que je ne relèverais pas. Mais, la question n’est pas neutre, puisque nous comptons au moins 6 ou 7 concessionnaires de marques chinoises différentes et que ces véhicules représentent autour de 10 à 15 % dans le quota annuel des importations de véhicules neufs.

En termes de distribution, la vente par Internet prend de l’ampleur, comment vous positionnez-vous dans ce domaine ?

Nous sommes en train de refondre totalement notre offre dans le domaine et devons lancer notre nouveau programme dès 2021. Nos clients – exclusivement les professionnels – auront accès via Internet à la disponibilité des pièces, au catalogue en ligne, aux stocks et pourront commander directement sur le site. L’identification des pièces leur sera facilitée, etc. Ce sera une véritable plateforme de l’ensemble des produits proposés par notre groupe. La livraison se fera via notre réseau de revendeurs ou en direct auprès des garages.

La vente en ligne ne signifie pas la disparition de la strate des revendeurs ?

Le rôle des revendeurs dans notre métier reste important dans le commerce de proximité et essentiel à la distribution où ils accordent souvent des facilités de paiement aux garagistes. Par ailleurs, ces revendeurs travaillent par marques de véhicules et s’adressent aussi à des garagistes spécialisés, il serait difficile et impensable de les ignorer ! Ils ont encore des années devant eux, pour répondre à votre question !

Pour les revendeurs, professionnels indépendants qu’il faut fidéliser, qu’est-ce qui vous rend plus attractif, qu’offrez-vous que les autres n’ont pas ?

En tout premier lieu, il faudrait citer la profondeur et la largeur de la gamme, des gammes dans les différents secteurs de la pièce de rechange, de l’équipement ou de la carrosserie. Je crois surtout que ce qui nous distingue de nos principaux confrères se définit par le savoir-faire technique. Nous sommes les seuls à disposer d’un centre de formation agréé par le Ministère, les seuls également à développer des réseaux de garage auxquels nous apportons aussi bien des formations que des informations et soutiens techniques. Nous ne sommes pas que des vendeurs de pièces, nous apportons le savoir-faire technique avec la pièce auprès de nos clients et partenaires. Nous sommes à nouveau les seuls à proposer des équipements de garage, de l’outillage et des équipements de carrosserie qui constituent une offre globale, complète, accessible via un seul interlocuteur. Ajoutons que nous ne commercialisons pas de « pièces exotiques » et travaillons les pièces premium avec des fournisseurs de première monte, qui nous fournissent aussi nos produits en MDD. Par ailleurs, nous sommes les seuls à vendre de la pièce technique Diesel et à en assurer le SAV. Notre centre technique plus un service après-vente de plus de 15 personnes pour l’équipement de garage nous confortent dans notre position de leader en Tunisie et nous distinguent de nos concurrents.

Avec la Covid, est-ce que vous ressenti un rapprochement des clients vers les productions tunisiennes ?

Nous avons d’excellents équipementiers internationaux qui sont installés en Tunisie, mais qui vendent aux constructeurs automobiles et pas sur le marché national. Nous disposons de quelques équipementiers tunisiens qui vendent des produits de qualité sur notre marché et à l’export, pour l’OEM et la Rechange, mais je ne crois pas que la crise leur ait apporté plus de clients qu’ils n’en avaient déjà.

Pensez-vous que dans le cadre de la décision des européens de réduire leur dépendance par rapport à la Chine, des partenariats constructifs pourraient naître en Tunisie, pays où l’ingénierie est reconnue, et l’attractivité des frais de production assumée ?

Entre la France et la Tunisie, nous assistons depuis longtemps à une success story. La France est le premier client et le premier fournisseur du secteur de l’automobile de la Tunisie. Nous comptons, dans nos rangs, les sites industriels des plus grands noms de l’équipement automobile. Il existe encore bien des opportunités de partenariats industriels entre la Tunisie et les pays européens, parce que nous sommes très compétitifs et très proches de l’Europe et de la France en particulier.

Pensez-vous qu’il y ait des opportunités d’implantation de sites de production industriels dédiés à l’aftermarket ?

Les opportunités existent et réclament de bons partenaires. La Tunisie restera toujours un pays attractif.

Propos recueillis par Hervé Daigueperce

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.rechange-tunisie.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles similaires
Related

Renovatio se pose en référent des anciennes

Rendez-vous désormais incontournable des voitures de collection, Rétromobile s’est...

Asysum poursuit sa campagne Export vers le Maghreb

Il aura fallu 42 ans d’existence à Asysum –...

CAR GROS : la distribution efficace d’huiles, graisses et produits d’entretien

Rencontrer Abdessalem Dhouib a un effet rafraîchissant ! Etonnant, pour...

Groupe Guetari : la passion automobile, une clé de sa réussite

Aujourd’hui, Nader représente un magasin Bosch Car Service, les...